Journée Internationale des Droits des Femmes, les sages-femmes pleinement concernées !

Dans quelques jours, le monde entier fêtera la journée internationale des droits des femmes. La question de la maternité et de l’accouchement sera au cœur des multiples débats et manifestations déjà programmés. Mais les sages-femmes portent aussi des revendications, qui s’apparentent à celles portées par toutes les femmes en France.

La journée internationale des droits des femmes pour rappeler le principe de l’égalité des sexes

Chaque année, le 8 mars marque la journée internationale des droits des femmes. Si les deux éditions précédentes ont été plus ou moins fortement perturbées par la crise sanitaire du coronavirus, l’édition 2022 ambitionne quant à elle de retrouver la mobilisation, que le sujet mérite. En 2022, les nations Unies (ONU) ont décidé de placer cette journée sous le thème de : « L’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable ». En France comme partout à travers le monde, les sages-femmes libérales ou hospitalières sont non seulement concernées mais s’imposent aussi comme des actrices à part entière de cette ambitieuse volonté.

Le rôle même et l’importance des Sages-femmes est d’ailleurs l’objet d’une autre journée internationale organisée le 5 mai (Journée mondiale de la Sage-femme). Pour ce 8 mars 2022, les nations Unies veulent mettre en avant les liens mais aussi les conséquences que peut avoir le changement climatique sur la place des femmes. Bien évidemment, les situations varient énormément en fonction des régions du monde, mais le site d’ONU Femmes, l’entité internationale pour l’autonomie des sexes et l’autonomisation des femmes, met en évidence le rôle que doivent jouer les femmes dans cette régulation climatique notamment.

Une journée militante, une journée à part pour les sages-femmes ?

En France, de nombreuses manifestations seront organisées à l’occasion du 8 mars. Officialisée depuis 1977 par les Nations Unies, cette journée est avant tout, on l’oublie trop fréquemment, la journée des droits des femmes. Journée militante pour souligner les progrès accomplis mais aussi et surtout pour souligner les efforts, qu’ils restent à faire. En France, la question de l’égalité salariale entre les hommes et les femmes (La plus récente étude de l’INSEE souligne qu’à travail et compétences égales, les femmes gagnent 16.8 % de moins que les hommes), de la parité homme-femme dans les entreprises ou encore de la reconnaissance sont bien souvent au cœur des débats. La question de la maternité et des impacts qu’elle peut engendrer dans la vie sociale, personnelle et professionnelle s’invite bien souvent dans les débats initiés à l’occasion de cette journée de la femme. Et cela permet alors aux sages-femmes de révéler leur rôle bien évidemment dans l’accompagnement de ces femmes, mais aussi de mettre en lumière leurs revendications sous un autre jour.

Ainsi, lorsque les sages-femmes se mobilisent pour dénoncer le manque de reconnaissance, n’est-ce pas aussi pour dénoncer l’attitude des autorités publiques face à une profession de santé, composée très majoritairement de femmes ? La « maltraitance institutionnelle » de la profession de maïeuticienne (tant en libéral qu’à l’hôpital) n’est-elle pas qu’une conséquence de ces inégalités hommes-femmes ? Même si les autorités publiques ont validé l’extension de la durée de formation des sages-femmes en en faisant des titulaires d’un BAC + 6, elles n’accèdent toujours pas aux légitimes revendications (légitimes car découlant de textes officiels) d’être reconnues comme de véritables « professionnelles de santé ».

D’un autre côté, le combat mené par une grande partie de la profession pour défendre le principe d’ « Une femme, une sage-femme » n’est-il pas destiné à renforcer les droits des femmes en matière de suivi de grossesse et d’accouchement ? N’est-ce pas une cause inhérente à cette journée internationale du droit des femmes ? C’est une évidence, et Anna Roy, sage-femme instigatrice de cet appel, ne faisait que dénoncer, en novembre 2020, une réalité néfaste à toutes les femmes et reposant en outre sur la maltraitance infligée à toute une profession, en imposant des conditions de travail contraires à la santé et au bien-être.

Sans se prétendre plus concernées que les autres femmes par ce 8 mars, les sages-femmes ne le sont pas moins en tout cas. Et leurs attentes attestent aussi de cet espoir mondial : faire avancer et garantir les droits des femmes.

Et vous, vous sentez-vous engagées pour cette journée internationale des droits des femmes ? Avez-vous pensé à une manifestation particulière de cet engagement ?