La rentrée des étudiants sages-femmes, un enjeu pour l’avenir de la profession

La rentrée de septembre 2023 pour les étudiants et étudiantes sages-femmes sera scrutée de près tant par les pouvoirs publics que par les représentants de la profession.  Il en va de l’avenir même de la profession.

La rentrée de 2023 une mise en place du nouveau référentiel pour les sages-femmes

Cette rentrée 2023 marque aussi le début de la mise en place de la réforme de la formation des sages-femmes en France. Ainsi, les candidats à cette formation en maïeutique faisant leur entrée en PASS (Parcours Accès Spécifique en Santé) ou en LAS (Licence avec option Accès Santé)  en septembre 2023 bénéficieront de l’allongement de cette formation, désormais passée à 6 ans. La réforme, qui aurait du initialement entrer en vigueur à la rentrée 2022n sera officiellement déployée à la rentrée 2024. Pour devenir sage-femme, il faudra ainsi suivre un cursus de 6 années, réparties en 3 cycles distincts :

  • Le 1er cycle inclut nécessairement la première année de sélection (en PASS ou en LAS) ainsi que les deux premières années de la formation en maïeutique, 
  • Le 2nd cycle regroupera toujours les deux années suivantes d’études en maïeutique,
  • Le 3ème cycle constitue quant à lui cette si xième année supplémentaire, qui octroie le titre de docteur en maïeutique aux étudiantes et étudiants.

Tous les étudiants, déjà engagés dans leur formation ou entrant en septembre prochain en formation maïeutique, ne sont pas concernés par cette évolution du cursus et seront donc diplômés BAC +5. L’allongement de cette formation, une réponse à une revendication déjà ancienne de la profession, va  nécessiter une refonte des programmes, travaux qui inquiètent une partie des étudiantes et des étudiants. Loona Mourenas, porte-parole de l’Association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF) détaille cette appréhension : On n’a pas encore de certitude sur ce qui va être décidé mais on sait qu’il y aura une réforme de l’ensemble des cycles, de la deuxième à la sixième années d’études, pour adapter les programmes aux besoins de la profession. Ça fait dix ans que la maquette n’a pas été revue… »

Une rentrée 2023 sous tension, une exigence pour l’avenir même de la profession

Si tous les observateurs s’efforceront d’analyser les conséquences d’une telle évolution, la rentrée 2023 des étudiants sages-femmes concentre également l’attention des pouvoirs publics pour une raison plus pragmatique.  En effet, le manque de sages-femmes libérales et plus encore de sages-femmes hospitalières est criant, et la situation est qualifiée de « dangereuse » par certaines organisations représentatives. La France doit former davantage de sages-femmes pour pouvoir se projeter dans l’avenir d’une manière plus sereine. On notera ainsi, que cette sixième année ajoutée à la formation de base fait partie des multiples mesures destinées à rendre la profession  plus attrayante et attractive. Le titre de docteur en maïeutique consacre aussi le rôle pleinement médical de la profession, alors que des mesures de revalorisation salariale tant à l’hôpital qu’en ville ont d’ores et déjà été prises. Toutes ces mesures seront-elles suffisantes pour faire naitre des vocations ? On le saura dans quelques semaines, quand les chiffres officiels des effectifs étudiants seront publiés. En revanche, comme l’année dernière, les spécialistes insistent sur la nécessité d’analyser cette démographie étudiante sur toute la durée du cursus. Ain si à la rentrée de 2022, c’est une place sur 5 de la 2nde année de formation des sages-femmes, qui était vacante. 

Pensez-vous que tout a été fait pour rendre la formation de sage-femme plus attrayante pour les sages-femmes ? Que pensez-vous de cet allongement de la formation et de cette sixième année conférant le titre de docteur en maïeutique ?