L’installation d’une sage-femme libérale, de la décision à la réalité !

En cette période estivale, certaines sages-femmes déjà en exercice ou des jeunes diplômées réfléchissent à leur avenir professionnel. L’installation en tant que sage-femme libérale fait partie des possibilités envisageables. Alors quelles sont les grandes étapes à surmonter pour se lancer dans l’aventure ?

S’installer en tant que sage-femme libérale, le choix d’un mode d’exercice

Si de nombreuses sages-femmes décident d’opter pour la voie hospitalière, d’autres en revanche privilégient le statut libéral, alors que d’autres enfin, de plus en plus nombreuses, décident le mode mixte. S’installer en tant que sage-femme libérale suppose au préalable de satisfaire à 3 conditions incontournables :

  • Être titulaire d’un diplôme d’Etat de sage-femme ou d’un titre reconnu par l’ordre national
  • « satisfaire aux conditions de moralité, d’indépendance, de compétence et ne pas présenter une infirmité ou un état pathologique incompatible avec l’exercice de la profession»
  • Parler correctement et suffisamment la langue française

Dès lors que ces conditions sont remplies, la sage-femme peut alors entamer les démarches pour concrétiser son installation. De nombreuses obligations incombent alors à la professionnelle de santé, et il est utile de rappeler que le Conseil de l’Ordre des Sages-Femmes constitue l’interlocuteur privilégié pour accompagner et guider chacune et chacun de ces professionnels de santé. (Un guide pratique pour l’installation a même été édité par l’Ordre). Outre l’inscription obligatoire à l’ordre, la sage-femme se rapprochera :

  • De la Caisse régionale d’Assurance Maladie de son lieu d’exercice pour l’enregistrement et le conventionnement,
  • De la CARCDSF pour son régime de retraite
  • D’une société d’assurance pour la souscription obligatoire d’une Assurance Responsabilité Civile professionnelle (RCP)
  • De l’URSAFF pour l’enregistrement du début d’activité,
  • ….

Devenir sage-femme libérale, suivre une véritable stratégie de « création d’entreprise »

D’autres tâches obligatoires et administratives incombent à la future sage-femme libérale, qu’il s’agisse de s’inscrire et de respecter les règles en matière de protection et de confidentialité des données ou encore de s’enregistrer auprès des mutuelles complémentaires. Mais ces tâches administratives ne peuvent être exécutées, que lorsque la professionnelle de santé a élaboré un véritable « business plan » pour s’installer. Devenir sage-femme libérale s’apparente en effet à la création d’entreprise, et à ce titre la professionnelle de santé veillera :

  • Budget prévisionnel d’activité (document indispensable notamment pour souscrire un emprunt bancaire pour financer l’installation de la sage-femme libérale)
  • Choix du lieu d’exercice en tenant compte des dispositifs existants pour mieux répartir l’installation des sages-femmes sur le territoire
  • Détermination de la structure juridique et du statut de la sage-femme, qui peut certes exercer seul ou avec une (ou plusieurs) consœurs mais aussi privilégier l’installation dans un centre de santé ou une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP)
  • Élaboration définitive du plan de financement devant permettre cette installation mais aussi à la sage-femme de surmonter sa période d’installation. Ce plan de financement sera modifié par les différentes démarches effectuées jusque-là (aides pour l’installation dans une région sous-dotée, mutualisation des coûts pour une installation dans une MSP, …)

Le début de l’activité d’une sage-femme libérale, une période sous haute surveillance

La création (ou la reprise) d’un cabinet de sage-femme reste donc une aventure, qui n’est ici, que résumée sommairement et partiellement. En revanche, si la sage-femme dispose du temps nécessaire pour préparer son installation, les premières semaines et les premiers mois d’activité seront primordiaux pour garantir la « viabilité » de l’aventure. Elle peut se faire connaitre par des communications dans la presse, tout en devant se conformer aux règles de déontologie et du code de la Santé publique. Il lui appartiendra également de se rapprocher des autres professionnels de santé et des établissements de santé pour informer de son installation et ainsi pouvoir commencer à développer sa patientèle.

Un suivi régulier de l’activité permettra de confirmer ou d’infirmer les tendances dégagées par l’établissement du budget prévisionnel. Il sera alors peut-être nécessaire d’ajuster la stratégie déployée pour se constituer cette patientèle.

Et vous, vous souvenez-vous de votre installation en tant que sage-femme libérale ? Quelles ont été, pour vous, les principales difficultés ? Quels conseils donneriez-vous à une jeune diplômée tentée par l’aventure du libéral ?