Violences gynécologiques obstétricales, des attentes fortes !

Les sages-femmes, mais aussi et surtout les gynécologues et les obstétriciens, sont fréquemment accusés d’agressions et/ou de viols. Derrière ces accusations, ce sont de multiples réalités qui sont dévoilées posant notamment la question du consentement lors de tout examen gynécologique. Une question, pour laquelle patients et soignants espèrent bien une solution rapide.

Les VOG, une menace pour les examens gynécologiques

C’est un sujet, qui concentre l’attention des professionnels de santé depuis des décennies, mais qui prend aujourd’hui, une nouvelle dimension. Bien que les sages-femmes soient moins montrées du doigt que les obstétriciens – gynécologues, elles sont également concernées par cet acronyme, qui fait trembler le domaine de la périnatalité en France : les VOG pour Violences Obstétricales Gynécologiques. 

La libération de la parole, que tous les professionnels de santé encouragent, a entrainé la multiplication des mises en cause des gynécologues et des obstétriciens. Depuis le lancement en 2014 du hashtag #payetonuterus , les récits des femmes se multiplient et les professionnels le vivent très difficilement. Les sociétés savantes et les organismes représentatifs se sont même concertés pour publier, en 2021, une véritable charte déontologique. Mais cela ne semble pas suffire, puisque les gynécologues sont, aujourd’hui encore, fréquemment montrés du doigt. C’est l’examen gynécologique lui-même qui est désormais dénoncé comme étant « violent » et cela devient problématique.

« Cette musique de fond stigmatisant le caractère violent de l’examen gynécologique, (…) est de plus en plus mal vécue par la profession. (…). Le gynéco bashing permanent décourage de plus en plus de jeunes praticiens »

alerte Pascale Le Pors – Lemoine, vice-présidente du syndicat national des gynécologues et obstétriciens.

La notion de consentement au cœur des débats

On se souvient qu’à peine nommée secrétaire d’État chargée du développement de la francophonie et des partenariats internationaux, la gynécologue Chrysoula Zacharopoulou avait été accusée de viols, alors que des noms reconnus dans le domaine de la gynécologue avaient dû renoncer à leur carrière suite à ces mises en cause répétées. La profession s’interroge et cherché à comprendre pourquoi le ressenti des femmes est si différent de celui des gynécologues. M Yves Villes, le spécialiste de la médecine fœtale à l’hôpital Necker de Paris, interrogé par le journal Le Monde, avance ainsi une explication : « Pendant longtemps, on ne nous a pas formés à la communication ; ça a donné des praticiens qui exercent selon un mode un peu paternaliste ou patriarcal. Les échanges lors des examens sont réduits au minimum, les gestes sont le fruit d’une habitude. »

Ils sont nombreux à estimer que ces accusations, dont ils sont victimes, peuvent s’expliquer par ce manque de formation.

Quelle solution pour apaiser les tensions et optimiser la qualité des soins ?

Toujours est-il que cette situation est dangereuse pour les obstétriciens et dans une moindre mesure pour les sages-femmes. Ce accusations de plus en plus nombreuses effraient certains professionnels, et pourraient, à terme, briser des vocations, alors que les besoins sont au contraire immenses pour les années à venir. Les sages-femmes aussi peuvent être concernées comme le rappelle la présidente du Conseil National de l’ordre des Sages-Femmes, Mme Isabelle Derrendinger : « Ne clivons pas les professions et les professionnels (…) » Elle rappelle, toujours dans les colonnes du célèbre journal du soir :

« Je ne crois pas qu’il y ait de portrait-robot du soignant maltraitant. Mais quand une femme dénonce des faits, ce n’est pas à nous de dire si elle est dans le vrai ou non »

Toutes ces raisons ont conduit le gouvernement à s’emparer du problème. Ainsi,  Mme Elisabeth Borne, première ministre, a saisi, au cours de cet été le Comité consultatif national d’éthique sur la question du consentement lors des examens gynécologiques. Des recommandations sont attendues avant la fin de cette année. Il reste à savoir, si elles seront de nature à apaiser des relations si tendues entre les patientes d’une part et les soignants d’autre part.

Comment jugez-vous cette situation, qui n’est certes pas nouvelle mais qui prend de l’ampleur ? Qu’attendez-vous des recommandations sur le consentement pour tout examen gynécologique ? Quelles seraient selon vous les décisions à prendre pour apaiser une situation difficilement gérable ?