Des sujets brûlants pour la rentrée des sages-femmes !

Comme chaque année, la rentrée marque aussi le retour des sujets polémiques et des oppositions notamment entre les sages-femmes libérales et hospitalières et les autorités sanitaires du pays. En 2021, la rentrée s’annonce toute aussi tendue que les autres, avec deux sujets qui commencent à concentrer l’attention des maïeuticiennes. Entre la Covid-19 et l’accouchement à domicile, les débats laissent entrevoir une tension palpable et interrogent quant aux semaines et mois à venir.

La vaccination contre la Covid-19, un sujet chaud et tendu pour les sages-femmes

Les sages-femmes libérales et hospitalières sont, comme tous les professionnels de santé, concernées par l’obligation vaccinale. Dans quelques jours, une première étape sera franchie, puisque tous ces professionnels devront pouvoir attester de leur engagement dans un processus vaccinal, et la vaccination devra être effective avant le 15 octobre prochain. Bien que la grande majorité des sages-femmes et plus généralement de tous les soignants soit déjà en conformité avec ces nouvelles contraintes, une minorité reste cependant farouchement opposée à cette décision, et les tensions se font déjà sentir. Que se passera-t-il après le 15 septembre ? La profession a déjà tiré la sonnette d’alarme depuis des mois quant à la pénurie de maïeuticiennes dans les maternités françaises. L’éviction des sages-femmes refusant la vaccination viendra-t-elle aggraver une situation, présentée par certains observateurs du domaine de la santé, catastrophique ?

Pour la profession, la situation est d’autant plus critique, qu’elle succède à une autre toute aussi problématique. Ainsi, les femmes enceintes de moins de trois mois n’ont reçu l’autorisation de se faire vacciner que le 21 juillet dernier, et pourtant, quinze jours plus tard, le 5 aout, elles étaient déjà concernées par le Pass Sanitaire pour pouvoir se rendre dans les maternités et hôpitaux. Décidément, la vaccination contre la Covid-19 aura tendu les relations entre les sages-femmes d’un côté et les autorités sanitaires de l’autre.

Le retour du débat sur l’accouchement à domicile après la crise sanitaire

Mais un autre sujet prend de l’ampleur dans les discussions sur les forums ou sur les réseaux sociaux. En effet, Marie-Hélène Lahaye, féministe, a dénoncé auprès des journalistes de France Info, une véritable « chasse aux sorcières » organisée contre les sages-femmes pratiquant ces accouchements à domicile. Car sur ce sujet aussi, la crise sanitaire aura entraîné des répercussions inattendues. La crise sanitaire a dégradé les conditions d’accouchement et toutes les femmes se souviennent ainsi de la polémique née autour du port du masque pendant l’accouchement, mais aussi de l’interdiction faite aux pères d’accompagner leur compagne dans cet heureux événement. Pour Marie-Hélène Lahaye, cette détérioration des conditions d’accouchement en France est venue s’ajouter à une liste déjà longue d’accusations, notamment en ce qui concerne les violences obstétricales.  Naturellement et inévitablement, cette évolution a poussé de plus en plus de femmes à vouloir accoucher à domicile et donc à chercher des sages-femmes libérales pouvant les accompagner dans leur choix.

Dans certaines régions de France, les demandes d’accouchement à domicile ont connu une véritable explosion, avec 10 fois plus de demandes qu’avant la crise.

« Il y a une chasse aux sorcières, qui a fait qu’en quelques années une grosse partie des sages-femmes qui accompagnaient les femmes à domicile ont quitté la profession pour des questions d’assurances professionnelles. »

Pour Mme Lahaye, les autorités publiques ont tout fait pour imposer la norme de l’accouchement à l’hôpital. Aujourd’hui cependant, elle note que de nombreuses sages-femmes seraient prêtes à se mobiliser, à partir du moment où elles pourraient exercer dans des conditions normales et sans risques. Outre ces assurances professionnelles, dont le coût exorbitant rend la pratique quasi impossible, ces sages-femmes libérales entendent aussi bénéficier de l’accompagnement et du soutien des autorités sanitaires à commencer par le ministère de la santé.

Entre la vaccination contre la Covid-19 et cette nouvelle demande de reconnaissance de l’accouchement à domicile, les sages-femmes sont également toujours en attente de la reconnaissance, qu’elles réclament depuis des années. Une rentrée 2021 qui s’annonce donc tendue et compliquée.

Et vous, que pensez-vous de ces contraintes et obligations autour de la vaccination contre la Covid-19 ? Et concernant l’accouchement à domicile, ressentez-vous une nouvelle demande de la part de vos parturientes ?