Certification périodique et DPC : confusion ou plus grande efficacité ?

Alors qu’une nouvelle période (2023-2025) s’ouvre pour le développement professionnel continu (DPC), une nouvelle obligation s’annonce pour les sages-femmes et les professionnels de santé : la certification périodique.

Le DPC : garantir la qualité des soins dispensés par les professionnels de santé

Depuis la loi de juillet 2009, les professionnels de santé en général et les sages-femmes en particulier se doivent de respecter les règles édictées en matière de formation. Le Développement Professionnel Continu (DPC) doit permettre à chacune et à chacun de pouvoir s’assurer de :

  • L’évaluation des pratiques professionnelles,
  • Garantir le perfectionnement des connaissances et l’amélioration de la qualité et la sécurité des soins,
  • Mieux prendre en compte les priorités de santé publique et de la maitrise médicalisée des dépenses de santé. 

 Après plusieurs évolutions, le DPC est devenu pour les sages-femmes une obligation de formation par période de 3 ans. Les soignants se sont l’approprié et même les deux dernières années de crise sanitaire n’ont pas affecté l’engagement des sages-femmes et autres médecins ou infirmières à se former. C’est ce que confirmait Mme Lenoir Salfati, directrice générale  de l’Agence Nationale du Développement Professionnel Continu (ANDPC) en expliquant : « L’activité de formation des professionnels de santé s’est maintenue en 2020 malgré la crise, et a repris en 2021, malgré la poursuite de la crise ». Le 7 septembre dernier, la publication de deux arrêtés ministériels ont officialisé les priorités pour les orientations du DPC pour la période de 2023 à 2025. Mais la nouvelle année qui s’annonce sera également marquée par un profond changement en ce qui concerne la formation des professionnels de santé. Ces derniers seront soumis à l’obligation d’une certification périodique.

Certification périodique et DPC, une accumulation des obligations ou une plus grande efficience des stratégies de formation ?

Tous les professionnels de santé soumis à un ordre, qu’ils exercent à l’hôpital ou de manière indépendante, sont concernés comme pour le DPC. Ainsi, les médecins, sages-femmes, infirmières, pharmaciens, masseurs-kinésithérapeutes, chirurgiens-dentistes et pédicures podologues devront valider une certification périodique à compter du 1er janvier 2023. Cette certification devra être renouvelée tous les 6 ans pour les professionnels, commençant à exercer après cette date. En revanche, pour les sages-femmes libérales déjà en activité notamment, un délai supplémentaire de 3 ans leur a été accordé. Ainsi, une sage-femme libérale en exercice aura jusqu’au 1er janvier 2032 pour valider sa première certification professionnelle.

Les objectifs définis par cette certification périodique peuvent se confondre avec ceux déjà cités par le DPC, puisque cette nouvelle obligation vise pour les professionnels concernés à :

  • Actualiser les compétences et les connaissances
    • Améliorer la qualité des pratiques professionnelles,
    • Renforcer la gestion de la relation avec les patients
    • Prendre davantage en considération leur propre santé

Les actions de formation, engagées dans le cadre du DPC, seront ainsi éligibles pour valider celles exigées pour la validation de la certification périodique. Autant dire, qu’à quelques jours de la date fatidique, de nombreuses sages-femmes mais aussi d’autres professionnels de santé s’interrogent quant à l’efficacité d’un dispositif multipliant les contraintes et les obligations.

C’est en partie une des conclusions, à laquelle est parvenu l’Inspection générale des services (IGAS) qui a publié un rapport en novembre dernier sur le sujet. Alertant sur un risque fort de « dérapage incontrôlé des dépenses », l’IGAS suggère de faire de la première période (2023-2025) une période de « montée en charge.  « les deux premières années pourraient constituer un test en grandeur nature pour ajuster ce qui devra l’être tout en montant progressivement en charge, tant en matière de référentiels, d’orientations, que d’ajustement de l’offre de formation« . Cela permettrait d’assurer et d’optimiser la convergence des orientations notamment entre le DPC et la certification périodique. La demande sera-t-elle entendue ? Il ne reste plus que quelques jours pour le savoir

Etes-vous prête et suffisamment informée pour ce qui concerne la certification périodique ? Estimez-vous que DPC et certification périodique puissent faire naître une certaine confusion ?