La formation des sages-femmes, l’urgence à …attendre une nouvelle réforme

Une loi, votée en début d’année 2023, a officialisé une prochaine réforme des études de maïeutique. Mais la profession peut-elle encore attendre plus d’un an pour que celle-ci soit effective ? La question se pose au vu des différents constats dressés.

Sage-femme ou docteur en maïeutique, quelles évolutions pour les sages-femmes de demain ?

Le parlement a définitivement adopté, au début de l’année 2023, une vaste réforme de la formation ses sages-femmes. Les candidats au métier de sage-femme libérale ou hospitalière seront tous concernés dès lors qu’ils commencent leurs études à la rentrée de septembre 2024. En d’autres termes, celles et ceux entrant en formation cette année entameront un cursus identique à celui existant aujourd’hui. Si les détails de la réforme (et notamment les modalités d’application de cette dernière) restent à définir, on peut d’ores et déjà souligner qu’un 3ème cycle conduira les futures sages-femmes à l’obtention du titre de Docteur en maïeutique. La révision des programmes, et l’augmentation du nombre et de la durée des stages, devront, eux-aussi, être précisés par décret au cours des prochains mois. Enfin, la réforme prévoit également la création d’un statut de sage-femme maître de stage universitaire afin de mieux encadrer et accompagner les étudiants au cours des 1er et 2nd cycle d’études.

Ces grandes lignes de la réforme de la formation des sages-femmes répondent aux attentes de la profession, puisque la loi a été largement inspirée par un rapport, rédigé par l’Association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF).

Attirer les sages-femmes de demain, une ambition affichée par le gouvernement

La loi votée le 16 janvier 2023 a également entériné deux évolutions majeures pour les sages-femmes et les futures sages-femmes. Désormais, les centres de formation seront intégrés à l’université et non plus sous la coupe des régions, afin d’uniformiser le parcours de formation sur celui des autres professions médicales. Car la loi a enfin officialisé le statut de profession médicale pour les sages-femmes libérales ou hospitalières et non plus paramédicale, comme cela est le cas aujourd’hui. Si cette réforme de la formation des sages-femmes répond (en partie) aux revendications de la profession, elle n’est cependant pas suffisante pour créer le « choc d’attractivité » souhaité par les autorités. En effet, la situation de la périnatalité en France continue de poser problème et les promesses de recruter davantage de sages-femmes hospitalières dans les années à venir ne pourront être tenues qu’à la seule condition de susciter plus de vocations. Encore faut-il que les étudiantes et les étudiants en maïeutique poursuivent leur cursus jusqu’à l’obtention du diplôme. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, comme le confirme les 20 % de places en 2nde année de formation restées vacantes cette année !

Pour l’association nationale des étudiants sages-femmes, la situation est périlleuse. Certes, rendre la profession plus attrayante constitue une nécessité mais il faut aussi dans le même temps rendre la formation en elle-même plus attractive. Et l’enquête bien-être de l’ANESF pour cette année 2023 détaille comment cette formation est « mal vécue » par les étudiantes et étudiants. Dans sa présentation, les auteurs du rapport s’interrogent : « Les chiffres obtenus mettent en évidence des constats tout aussi alarmants qu’en 2018, en effet les différents résultats pour la plupart n’ont soit pas évolué soit empiré. Ces résultats nous questionnent sur les différentes actions qui ont pu être mises en place ces 5 dernières années, ainsi que sur l’attractivité de la formation. ». La réforme, qui entrera en vigueur en septembre 2024, sera-t-elle suffisante pour apaiser les craintes et les incertitudes ?

Et vous, estimez-vous que la réforme qui entrera en vigueur en septembre 2024 soit suffisante pour attirer plus de candidates et candidats ? Quels sont les changements les plus urgents à opérer pour y parvenir ?