La retraite des sages-femmes, une question à nouveau à l’ordre du jour

Les sages-femmes libérales ou hospitalières sont, comme toutes les professions de France, dans l’attente des résultats de la prochaine élection présidentielle pour en savoir plus sur une réforme à venir, celle des retraites. De nouvelles pistes sont aujourd’hui proposées.

La réforme des retraites, une question délicate pour les professions libérales de santé

Depuis plusieurs semaines, les sages-femmes libérales ou hospitalières, à l’instar de tous les autres soignants, font entendre leur voix pour peser sur la campagne présidentielle. Ces acteurs de la santé veulent influer sur les grandes orientations, qui seront prises pour les prochaines années. Mais les élections présidentielles laissent également entrevoir, quel que soit le résultat du scrutin d’avril prochain, les dossiers qui marqueront le prochain quinquennat. Parmi ceux-ci, un a déjà fait couler beaucoup d’encre, et concerne toutes les Françaises et les Français. Le prochain président de la République devra en effet revenir sur une réforme « mise en sommeil » à la suite de la crise sanitaire du Covid-19 : les retraites.

Cette réforme des retraites inquiète autant qu’elle interroge, et les sages-femmes libérales n’échappent pas à ces inquiétudes quant à l’avenir de leur régime. Car, l’idée d’une retraite universelle (applicable à toutes les professions) implique notamment la suppression des régimes spéciaux de retraite, et une harmonisation de fonctionnement des multiples caisses gérant ces retraites de chacune des professions concernées. Pour les sages-femmes libérales, il s’agit de la Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens Dentistes et Sages-Femmes (CARCDSF), intégrée à l’Organisation autonome d’assurance vieillesse des professions non salariées (OAAVPL). Bien qu’il ne s’agisse pas d’un « régime spécial » au sens strict du terme, les caisses de gestion des retraites des professions libérales entendent bien défendre leur utilité, leur spécificité et leur intérêt.

Quel avenir pour la gestion des retraites des sages-femmes libérales ?

Si la crise sanitaire, que le monde vient de traverser, a décalé les réformes de ces régimes de retraite, elle a également eu un effet positif sur ces organismes de gestion. La reprise économique de 2021 notamment explique en partie cette évolution positive des résultats économiques liés à la gestion des retraites. Toujours est-il, que les différents candidats à l’élection présidentielle soulignent la nécessité de poursuivre les réflexions pour une vaste réforme devant garantir l’équilibre financier pour les décennies à venir.

De leur côté, la caisse des sages-femmes et des dentistes s’est unie à celle des médecins (CARMF) et des pharmaciens (CAVP). Les 3 institutions ont présenté, dans un communiqué, leurs propositions pour instaurer un « système de retraite adapté, équitable et viable » . Les représentants de ces 3 caisses autonomes entendent promouvoir leur modèle de gestion, qui depuis plus de 70 ans, a permis de « faire ses preuves.

Pour y parvenir, les gestionnaires de la retraite des sages-femmes et des autres professions concernées préconisent trois grandes idées fortes pour structurer la prochaine réforme :

  1. Garantir à tous les Français une retraite de base équitable et solidaire.
  2. Compléter cette retraite par des régimes professionnels adaptés à la diversité des situations et des modes d’exercice
  3. Laisser aux Français la liberté de prendre leur retraite à partir de 62 ans

La future réforme ne devrait donc pas, selon ces organisations, revoir à la hausse l’âge légal de départ à la retraite mais au contraire le garantir à 62 ans pour toutes et tous. En revanche, elle devrait également inclure des « majorations pour départ différé » avec des « incitations variables » par exemple entre 62 et 65 ans, puis 65 à 70 ans.

Selon ces organisations, la viabilité et l’acceptabilité d’une telle réforme repose avant tout sur l’adaptation du dispositif à la spécificité de chaque profession. Une sage-femme libérale ne doit pas ainsi se voir opposer les mêmes règles qu’un chauffeur de bus. En soulignant, que cette gestion « individualisée » a permis aux professions libérales de disposer d’un système de gestion des retraites viable et efficace, ces organisations n’abondent cependant pas dans le sens du débat public, puisque ce dernier fait de l’universalité du dispositif un socle essentiel. Les propos des représentants des sages-femmes, des médecins et des pharmaciens seront-ils cependant entendus ?

Et vous, comment voyez-vous l’évolution du système de retraite pour les sages-femmes libérales ? Estimez-vous bénéfique un système plus universaliste ou considérez-vous qu’il faille absolument conserver une « individualisation » de ces dispositifs ?