Le système de santé au bord de l’explosion ?

Les sages-femmes libérales, les médecins généralistes, les soignants des urgences hospitalières, … la quasi-totalité des soignants expriment aujourd’hui une situation explosive et dangereuse pour la santé des Françaises et des Français. Une inquiétude partagée désormais par les patients eux-mêmes et connue des autorités publiques. Alors quand va-t-on réagir ?

Jusqu’à quand les soignants vont-ils tenir ? Une question ô combien douloureuse …

Les sages-femmes libérales et hospitalières sont en colère depuis des années, et même si des décisions ont été prises au cours de ces derniers mois, les réponses apportées ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il en va de même avec les services des urgences hospitalières, qui se sont mobilisés depuis des mois et qui se retrouvent dans un état « catastrophique ». Des services d’urgence ne pouvant plus accueillir les patients ou devant instaurer des mesures de filtrage, des maternités fermées faute de soignants, des médecins généralistes en grève pour dénoncer la dégradation du système de santé …. La colère et l’exaspération des soignants est à son comble en ce début d’année 2023.

Le gouvernement a pris conscience de ce problème d’ampleur, puisque pour la première fois depuis 6 ans, le président de la République, Emmanuel Macron, a tenu à adresser ses vœux aux professionnels de la santé le vendredi 6 janvier dernier. Emmanuel Macron a certes rappelé son ambition de « transformer en profondeur le système de santé », il a souligné tenir compte de tous les composants et ne plus vouloir se concentrer exclusivement sur l’hôpital. Mais il n’a pas réussi à apaiser les craintes ni même à apporter des réponses aux colères exprimées. Aucune décision concrète n’a pu être apportée, puisqu’il faudra attendre la fin des débats initiés à l’occasion du CNR Santé (Conseil National de la Refondation). Même si les premières annonces devraient intervenir dans les prochaines semaines, les sages-femmes comme tous les autres soignants ne savent pas s’ils seront capables de tenir jusque-là tant la situation est dégradée.

Les Français également s’inquiètent de l’état du système de santé

Si les revendications des sages-femmes peuvent différer de celles des médecins ou encore des attentes des infirmières sur certains points, tous les professionnels de santé font le même constat et souligne l’urgence de réagir. Le médiatique médecin urgentiste, Patrick Pelloux, dénonçait à l’occasion de ses vœux :  « le monde médical a perdu un peu son sens. A force, depuis une vingtaine d’années, de lui dire qu’il faut être dans l’économie de santé, le médecin a perdu la relation au patient ». C’est donc bien une crise sans précédent que traverse notre système de santé, et même les Françaises et les Français en ont pris conscience. Un sondage, réalisé par Elabe pour le compte du journal les Échos, confirme cette prise de conscience de la population. Les patients constatent au quotidien la dégradation de l’accès aux soins, tant pour ce qui concerne les médecins généralistes que pour ce qui touche à la maternité avec un manque criant de sages-femmes. Plus d’un Français interrogé sur deux (51 %) estime avoir un « accès compliqué, long ou partiel ». Ils n’étaient que 32 % à exprimer cette réalité en octobre 2021. La dégradation est rapide et conséquente. La crise sanitaire est passée par là, et près de 3 Français sur 4 (73 %) estiment que le système de santé s’est dégradé. Les citoyens expriment la volonté de voir la santé devenir la priorité n° 2 de l’action publique, juste derrière le pouvoir d’achat.

Les sages-femmes libérales ou hospitalières et les autres soignants doivent-ils se féliciter d’être soutenus par la population ? Peu importe, puisque désormais, tous (les patients, les soignants et les autorités publiques) partagent le même constat : le système de santé fonctionne mal voire très mal. Reste à trouver les solutions efficaces et adaptées désormais, et le temps presse ….

Estimez-vous que le système soit au bord de l’explosion ? Estimez-vous que l’on puisse encore attendre longtemps dans une telle situation ? Quelles devraient être les priorités pour initier une dynamique plus positive ?