Les sages-femmes enfin reconnues comme professionnelles de santé

Ces derniers mois, de nombreuses promesses ont été faites aux sages-femmes libérales ou hospitalières. Ce début d’année 2023 voit certaines d’entre-elles devenir réalité avec le vote, le lundi 16 janvier, d’une proposition de loi consacrée à la profession. Est-ce le signe d’une véritable reconnaissance de la profession ?

Les sages-femmes, enfin des professionnelles de santé à part entière

Pour les sages-femmes, les premiers jours de cette année 2023 ont permis de connaître une « belle décision ». Alors que les maïeuticiennes, quel que soit leur mode d’exercice, revendiquaient depuis de nombreuses années pour dénoncer leur situation « catastrophique et déplorable », l’Assemblée Nationale étudiait, lundi 16 janvier 2023, un texte destiné à créer un véritable choc d’attractivité pour la profession. Des mesures avaient déjà été prises pour revaloriser les salaires des sages-femmes hospitalières au cours de l’année 2021, mais la profession estimait ces mesures largement insuffisantes pour répondre aux nombreuses problématiques, dénoncées par l’ensemble des professionnels concernés.

Pourtant, il faut le souligner, lundi 16, les députés ont voté à l’unanimité ce texte réformant la formation des sages-femmes mais redéfinissant également le rôle et la place de ces dernières dans le système de santé en France. Pour garantir cette meilleure reconnaissance, la proposition de loi officialise le statut de la profession. Désormais, les sages-femmes seront considérées comme des professionnelles de santé à part entière, et non plus comme appartenant à ces professions paramédicales. Même si les sages-femmes dénonçaient depuis des années ce manque de reconnaissance, cette officialisation doit représenter un signal envoyé à tous les professionnels mais aussi à tous les étudiants. Il s’agit bien d’une décision destiné à garantir cette meilleure reconnaissance pour attirer plus d’étudiantes et d’étudiants dans le cursus pour devenir sage-femme.

L’évolution de la formation des sages-femmes enfin officialisée

Une autre grande partie de ce texte visait à réformer le parcours de formation initiale des futures sages-femmes. Les mesures proposées avaient été révélées depuis plusieurs mois, mais cette évolution est désormais inscrite dans la loi. Cette officialisation assure ainsi l’intégration de cette formation des sages-femmes au sein des universités. Cette intégration devra être achevée, aux termes de la loi, avant 2027, et vise principalement à « homogénéiser le niveau de formation » d’une part et « décloisonner les formations en santé » d’autre part.  Le texte de loi officialise également la création du 3èeme cycle d’étude d’une durée d’un an. Pour devenir sage-femme désormais, il faudra bien accomplir un cursus de 6 années d’études. Cette 6ème année d’étude s’appliquera à tous les étudiants commençant leur seconde année de premier cycle à la rentrée de 2024. En ouvrant la porte du doctorat aux sages-femmes, le texte de loi veut permettre à ces professionnelles de santé de pouvoir concilier pratique clinique et activités de recherche et d’enseignement.

La loi, votée lundi 16 janvier, se veut donc une première réponse à la crise d’attractivité que connait la profession. Certes, elle ne répond pas à toutes les problématiques soulevées par les maïeuticiennes au cours de ces derniers mois, mais sanctuarise des pistes d’évolution, jugées comme nécessaires par toute la profession. Si la profession s’est félicitée de cette avancée tout en soulignant les efforts, qu’il restait à accomplir, la ministre aux professions de santé, Mme Agnès Firmin Le Bodo, a elle salué ce vote qui reconnaissait (enfin)  « le rôle toujours plus étendu (…) dans la santé des femmes ».

Que pensez-vous de l’adoption de cette loi ? Est-ce selon vous le premier signe d’un véritable changement pour la profession ? Ou estimez-vous au contraire, que ce texte n’est qu’une solution pour apaiser une colère qui ne cesse d’enfler depuis des années ?