Une nouvelle ministre de la Santé pour poursuivre la réforme du système de santé
Depuis des semaines, les sages-femmes libérales et hospitalières, comme l’ensemble des soignants, attendent le nom de leur nouveau ministre de tutelle. L’attente a donc pris fin ce vendredi 20 mai 2022. C’est donc l’ancienne ministre chargé de l’autonomie, Mme Brigitte Bourguignon, qui succède à Olivier Véran. Le ministère des Solidarités et de la santé s’est transformé pour l’occasion en Ministère de la Santé et de la Prévention, un signe adressé à tous les soignants pour souligner que la prévention serait aussi au cœur des prochaines décisions, comme ils le réclamaient depuis des années.
Il faut dire, que la nouvelle ministre a de nombreux dossiers sur la table, surtout depuis que le président de la République réélu, M Emmanuel Macron, a réaffirmé que les deux priorités de cette nouvelle mandature seraient la Santé et l’Éducation. Mme Bourguignon a en effet pour mission de poursuivre la profonde transformation de notre système de santé, en tenant compte des défaillances et des problèmes, mis en lumière par deux ans de crise sanitaire. Des efforts à entreprendre pour garantir l’accès aux soins à toutes et tous à la poursuite de la réforme de l’Hôpital, la ministre de la Santé et de la Prévention est attendue par tous les acteurs du soin en France et notamment par les sages-femmes, qui s’insurgent depuis des mois de leur situation.
Des espoirs légitimes nés de la nomination de Mme Bourguignon ?
Il faut dire, que les sages-femmes sont mobilisées depuis des années pour faire entendre leurs revendications. La crise sanitaire du coronavirus n’a pas atténué leur colère. Pendant la campagne présidentielle, la profession a ainsi remis à tous les candidats à l’élection suprême un livre blanc, traduisant les 10 propositions à déployer. Et le problème n’est pas nouveau. Le 06 avril 2021, l’Ordre national des Sages-femmes tirait la sonnette d’alarme en écrivant dans un communiqué de presse :
« à l’approche de l’été, de nombreuses maternités rencontrent d’immenses difficultés à recruter des sages-femmes. Conséquences : les effectifs réduits ne permettent plus de garantir la sécurité des patientes. »
Le constat est le même et est même plus accablant un an après. Si des maternités sont d’ores et déjà fermées faute de personnel, la pénurie de sages-femmes à l’hôpital s’est encore aggravée. Et tous les acteurs soulignent que la problématique n’épargne aucunement les sages-femmes libérales. Dans certaines régions de France, la situation devient critique. Certes des mesures oint déjà été annoncées, notamment en ce qui concerne le recrutement de sages-femmes hospitalières, mais tous les acteurs savent qu’il faudra des années dans le meilleur des cas pour qu’elles puissent produire pleinement leurs effets. C’est donc dans une situation très dégradée, que Mme Bourguignon prend ses fonctions et elle est attendue en urgence sur ces questions de « pénurie », alors que bien d’autres sont encore à traiter (revalorisation salariale des sages-femmes libérales et hospitalières, renforcement de l’attractivité de la profession, reconnaissance du rôle central de la sage-femme dans la santé des femmes, …).
La ministre de la Santé a déjà fait savoir que cette mission constituerait la priorité de son action, en déclarant qu’il fallait :
« Poursuivre nos efforts pour la prévention, consolider, adapter le système de soins en ville, à l’hôpital, avec l’enjeu particulier de cette lutte contre les déserts médicaux »
Si les déclarations, dans la droite ligne de celles du président de la République, peuvent rassurer quant à la prise en compte de cette urgence pour la profession, les sages-femmes, elles, attendent désormais des actes et des mesures concrètes, refusant de se laisser « endormir », comme si souvent, par de « belles paroles ».
Pensez-vous que la nouvelle ministre de la Santé et de la prévention apportera des réponses pertinentes aux revendications de la profession ? Estimez-vous que le ministère de la santé a pris conscience de l’urgence de la situation ?