A l’hôpital ou en ville, l’appel à l’aide des soignants

Un collectif de plus de 1.200 soignants, dont des sages-femmes, a pris la plume non pas pour porter haut leurs revendications mais pour interpeller …les citoyens et citoyennes, leurs patients. La méthode est directe et souligne le mal-être de celles et ceux, qui ont la charge du soin.

Elles sont sages-femmes, infirmières, aides-soignantes, médecins, … et exercent en milieu hospitalier. Elles ont donc décidé d’interpeller directement les lecteurs du journal Le Monde en publiant un texte dans l’édition datée du 06 octobre

Un hôpital en perdition, un appel à la réaction urgente ….

Les professionnels de santé ont donc décidé d’interpeller directement les patientes et les patients dans cette tribune libre.  Ils décrivent ce qui est décrit depuis des mois : un hôpital en souffrance, une situation inqualifiable.  Mais plutôt que de lister leurs revendications, ces sages-femmes, aides-soignantes et autres médecins préfèrent interpeller le grand public pour provoquer un    véritable électro-choc « Nous nous épuisons.  Mais nous ne vous le disons pas. Parce que le pire est pour vous ».

Les auteurs détaillent donc le quotidien des services hospitaliers, et chacun pourra se reconnaitre dans une situation délicate. Les soignants hospitaliers soulignent leurs conditions de travail au quotidien, et les contraintes qui leur sont faites. Pour eux, la situation devient intolérable à plus d’un titre, car ils l’affirment, ils ne peuvent plus exercer leur métier comme ils l’ont appris et comme ils le souhaiteraient.  Au contraire, ils sont contraints de devoir « maltraiter » les patients et cela leur est intolérable.

Cela nous rend désagréables, parce que nous sommes confrontés à des dilemmes éthiques intenables et n’’avons pas choisi ce métier pour vous faire   subir cette violence, pour être maltraitants.

Pour les infirmières dans les blocs opératoires comme pour les sages-femmes dans les maternités, la pénurie de personnel conduit désormais à des situations dangereuses, que ces soignants ne peuvent plus expliquer et encore moins justifier à leurs patientes et patients. Elles dénoncent l’obligation de tri qui leur est faite (tri des patients, tri de celles et ceux étant prioritaires, tri de celles et ceux pouvant être gardés, …)

…des sages-femmes libérales solidaires et affectés de cet appel à l’aide

Les auteurs du texte demandent aux députés français de voter le texte définissant un nombre maximum de patients par soignant, un ratio qui pourrait être la première pierre d’une véritable prise de conscience. Les sages—femmes libérales et plus généralement les professionnels libéraux de santé  s’associent à la démarche. Le constat, dressé par les professionnels hospitaliers, n’est pas sans con séquence sur ces soignants de ville, sommés depuis plusieurs années de mieux « collaborer » avec …l’hôpital. Ainsi, si le manque de personnel dans les maternités françaises est qualifié de dangereux (pour la santé des sages-femmes, mais aussi des parturientes et de leur nourrisson), il pousse les professionnelles à choisir la voie de sage-femme libérale, ce qui dégrade un peu plus encore la situation. En 2012, une maïeuticienne sur 5 choisissait la voie du libéral pour exercer (20 %) alors qu’elles sont plus d’une sur trois en 2021 (34 %). Une évolution en contradiction avec les grandes orientations de ces dernières décennies : inciter à l’aménagement de grandes maternités pour concentrer le plus d’accouchements possibles. Il y a donc urgence à sortir de ce cercle vicieux…

Comprenez-vous cet appel à l’aide des soignants exerçant à l’hôpital ? Estimez-vous que l’augmentation du nombre de sages-femmes libérales va poser un problème à notre système de santé dans les années à venir ? Comment doit-on ou peut-on y réagir ?