La sécurité des sages-femmes et des soignants, une priorité nationale !

Le ministère de la santé l’annonçait depuis des mois. C’est désormais chose faite, puisque le projet interministériel pour la sécurité des professionnels de santé a té présenté, il y a quelques jours. Les sages-femmes libérales et hospitalières comme l’ensemble des soignants doivent pouvoir exercer en toute sécurité en toute circonstance.

Soigner en toute sécurité, un droit pour les sages-femmes et pour tous les soignants

C’est un thème récurrent pour tous les professionnels de santé : les incivilités et les actes de violence (physique ou verbale) commises à l’encontre de ces soignants aussi bien à l’hôpital qu’en ville. Les sages-femmes libérales et hospitalières comme les autres professionnels de santé se plaignent régulièrement de ces faits, qui participent grandement à la dégradation des conditions de travail dans le milieu de la santé. Et on connait les ambitions du gouvernement visant à renforcer l’attractivité de ces métiers du soin. C’est pourquoi, le 29 septembre dernier, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, a présenté le plan intergouvernemental pour la sécurité des professionnels de santé. Le rapport a été élaboré avec la collaboration du ministère de l’Intérieur, de la Justice et de la Transformation et de la fonction publiques en s’appuyant sur les multiples études déjà réalisées sur le sujet. Ces dernières, le plus souvent conduites par l’Observatoire National des Violences en milieu de santé (ONVS) ne livrent qu’une vision largement sous-estimée de cette violence et de ces incivilités, tant les professionnels de santé sont réticents à les dénoncer. Dans la présentation de ce plan de sécurité, le ministère de la santé pose le principe fondateur de cette ambition :

Si la santé est un bien commun, alors il est de notre responsabilité collective de s’assurer que les soignants exercent dans des conditions de sécurité satisfaisante : nous le leur devons.

Comment mieux protéger les professionnels de santé au quotidien ?

Le plan dévoilé il y a quelques jours dresse donc une liste de 42 mesures, qui seront déployées dans les meilleurs délais et qui sont censés renforcer la sécurité d’une part mais aussi mieux accompagner les sages-femmes libérales ou hospitalières, les médecins, les infirmiers, … victimes de ces faits. Les mesures sont déclinées pour s’adapter aux établissements de santé mais aussi aux professions libérales, qui sont bien souvent plus exposées à ces risques car seules face à leur patiente ou patient. Ainsi 3 axes prioritaires ont été défini pour rendre le plan plus efficace :

  1. « Sensibiliser le public et former les soignants »

En la matière, le projet entend accélérer sur la formation et le déploiement des « référents sécurité », qui doivent devenir les interlocuteurs privilégiés sur un territoire donné. Les formations à la gestion de la violence et de l’agressivité des patients devront également être mises en avant par les ordres professionnels

  • « Prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels »

Les boitiers d’alerte doivent être plus largement distribués auprès de tous les professionnels de santé exposés. Un « kit de communication » sera adressé à tous les soignants, avec par exemple, une lettre-type à adresser à un patient agressif. Pour les nouvelles sages-femmes libérales et/ou les soignants d demain, le projet souligne aussi vouloir imposer les préceptes de sécurité bâtimentaire, qui seront appliqués dans les 2000 nouvelles maisons de santé pluriprofessionnelle (MSP), qui doivent voir le jour avant 2027.

  • « Déclarer les violences et accompagner les victimes »

 Les mesures en la matière doivent conduire à la systématisation du dépôt de plainte même pour des incivilités, jugées « anodines ou banales » aujourd’hui. Un effort doit également être fait pour informer tous les soignants des différentes mesures d’aie psychologique existantes à ce jour.

Et vous, à titre personnel, ressentez-vous ou avez-vous ressenti cette violence dans votre exercice professionnel ? Pensez-vous que ce plan soit une réponse pertinente et adaptée à cette question de la sécurité ?