La certification périodique, une entrée en vigueur dans quelques mois

Dans quelques mois, les sages-femmes et 6 autres professions de santé seront soumis à une certification périodique obligatoire. Bien qu’il reste encore des modalités à définir, cette nouvelle évolution en matière de formation continue des soignants suscite un grand espoir.

Les professionnels de santé en attente des modalités de la certification périodique obligatoire

La formation continue des sages-femmes comme de tous les professionnels de santé reste un sujet, qui revient régulièrement sur le devant de la scène. Afin de garantir les compétences de tous les professionnels de santé, les autorités publiques ont multiplié, ces dernières années, les réformes visant notamment à garantir la qualité des soins. Une décennie après l’évolution majeure que fut le Développement Professionnel Continu (DPS), les autorités publiques ont définitivement adopté le principe d’une certification périodique pour toutes les professions de santé dès la loi de Santé 2019.

Cette ambition a été réaffirmée et officiellement validée par une ordonnance de juillet 2021 instaurant cette « certification périodique obligatoire ». Cela avait fait couler beaucoup d’encre, et fait réagir de nombreuses sages-femmes, mais aussi des médecins. A l’été 2021, les grandes lignes avaient donc été fixées à savoir :

  • Cette certification périodique concerne les 7 professions de santé à ordre:  les sages-femmes, les médecins, chirurgiens-dentistes, les pharmaciens, les masseurs-kinésithérapeutes, les infirmiers et les pédicures-podologues.
  • A compter du 1er janvier 2023, la certification périodique sera obligatoire tous les 6 ans. Une dérogation a été adoptée pour les sages-femmes libérales ou hospitalières et pour les autres soignants portant la limite de leur première certification à 9 ans soit avant le 1er janvier 2032.
  • Les référentiels et les modalités seront définies par un organisme, intégrant chacun des ordres professionnels pour ce qui les concerne.
  • L’ordre professionnel de chaque ordre sera chargé de contrôler le respect et la bonne application du nouveau dispositif mais aussi de sanctionner tous les professionnels ne respectant pas ces nouvelles contraintes.

Une réforme plus « mobilisatrice » que les précédentes ?

Par un décret du 11 mai dernier, le Conseil National de la Certification Périodique (CNCP) a été mis en place, et les autorités publiques ont déterminé ses modalités de fonctionnement. Ce dernier englobera, outre l’équipe collégiale, 7 commissions distinctes, composées des représentant de chacune de ces professions. Le ministère de la santé insiste sur le pouvoir laissé à chacune de ces professions pour définir le cadre et les limites des référentiels : « Ainsi, chaque CNP représenté au sein de ces instances professionnelles pourra disposer d’un cadrage en vue de produire son référentiel de certification et le programme de formation correspondant ».

Cette volonté d’associer les professionnels à l’élaboration de ces référentiels fait partie des arguments, poussant certains acteurs et/ou observateurs que cette évolution a plus de chance de connaître le succès que d’autres, adoptées antérieurement. Sans supprimer ni se substituer au DPC, mais en l’englobant, cette certification professionnelle poursuit un triple objectif :

  • Le maintien des compétences à garantir
  • Assurer et renforcer la qualité des pratiques professionnelles
  • L’actualisation et le niveau des connaissances

Il reste encore bien des réponses à apporter, mais outre cette gouvernance associant les sages-femmes à la définition des référentiels, bien des acteurs se félicitent également quant aux finalités poursuivies. Ainsi, la certification sera bien destinée à un minimum d’action de formation (par période de 6 ans) visant non seulement les compétences, les pratiques et la relation soignant-patient mais aussi tout ce qui concerne la prise en compte de sa propre santé. Les sages-femmes et les autres professions de santé concernées doivent désormais apprendre à prendre soin d’elles-mêmes, et c’est une évolution majeure par rapport aux approches retenues jusque-là.

Maintenant que le CNCP est   en place, on attend les référentiels et les modalités d’application de ces derniers rapidement, puisqu’il ne reste plus que quelques mois avant l’entrée en vigueur de cette certification périodique.

Estimez-vous que cette certification périodique soit de nature à permettre une plus grande efficacité de notre système de santé ? Estimez-vous qu’intégrer les actions visant à prendre soin de soi en tant que soignante, est une avancée majeure en matière de formation continue ?