La santé au travail, un enjeu majeur pour l’avenir des sages-femmes

De nombreuses problématiques ont été soulevées pour imaginer l’avenir de notre système de santé. Aujourd’hui, le gouvernement semble vouloir accélérer les réflexions et les évolutions, en se concentrant sur les sujets qu’il a défini comme prioritaires. La  question de la santé des soignants en général et des sages-femmes en particulier en fait incontestablement partie.

Prendre soin des sages-femmes et des soignants, une priorité pour l’avenir de notre système de santé

Répondre à toutes les revendications des professionnels de santé, voilà une des priorités du gouvernement pour imaginer le système de santé de demain. Les attentes des sages-femmes libérales, la lutte contre la pénurie de médecins généralistes, les demandes d’élargissement des compétences des kinés et des infirmiers libéraux, … Les sujets sont aussi nombreux que variés. Cependant, le ministère de la santé et de la prévention a déjà édicté des grands principes directeurs, devant concentrer en priorité les efforts du gouvernement. Ainsi en  est-il de la santé des professionnels de santé, qu’ils exercent à l’hôpital ou en ville.

« Prendre soin de ceux qui nous soignent est un devoir. Un devoir auquel nous devons répondre ensemble. »

C’est par ces mots, que la ministre déléguée chargée de l’organisation des territoires et des professions de santé, Mme Agnès Firmin Le Bodo, a ouvert la Conférence de presse consacrée au sujet le 30 mars dernier.   La ministre a ensuite détaillé le constat d’une santé des soignants, mise à mal par la crise sanitaire du coronavirus. En imposant des conditions de travail exceptionnelles, les autorités ont conscience d’avoir participé à cette dégradation et entendent bien apporter des réponses pertinentes et adaptées.

La santé des sages-femmes et des soignants, un atout pour renforcer l’attractivité des professions du soin

Reconnaissant les impacts physiques et psychiques, que la crise sanitaire a pu engendrer chez un grand nombre de soignants, les autorités publiques entendent faire du sujet une priorité pour les années à venir. Il s’agit non seulement d’améliorer significativement les conditions de travail des soignants mais aussi de renforcer l’attractivité de ces professions auprès des jeunes générations. La première étape, qui s’est achevée il y a quelques jours, a consisté à interroger tous les professionnels de santé, qui ont pu témoigner sur le sujet. Cette enquête a également permis selon les responsables de cette dernière de « faire remonter les bonnes initiatives prises ici ou là ». Pour la ministre déléguée, Mme Agnès Firmin Le Bodo, cette enquête a également le mérite de briser le déni des soignants en ce qui concerne leur mal-être et leurs éventuels problèmes de santé. « On mesure la force du déni des soignants lorsqu’ils perdent pied » a-t-elle rappelé e, soulignant qu’il fallait en finir avec le sentiment d’invulnérabilité, que peuvent ressentir une partie de ces professionnels de santé.

La seconde étape doit permettre d’élaborer une feuille de route, prenant en compte toutes les dimensions de cette « souffrance » des sages-femmes, kinés, infirmières et autres médecins. Pour pouvoir apporter des réponses pratiques et facilement déployables, le ministère de la santé a chargé 3 professionnels de santé de ce dépouillement (Philippe Denormandie, chirurgien neuro-orthopédique, Marine Crest Guilluy, médecin généraliste et Alexis Bataille Hembert, infirmier). Si ces 3 professionnels de santé sont en attente des idées et des réflexions de tous les soignants (une adresse mail est dédiée à cette collecte de données : contact@santedessoignants.fr), ils entendent bien avancer rapidement tant le sujet est crucial. « Nous n’avons plus le temps d’attendre », a déclaré Marine Crest Guilluy. Les résultats sont attendus dans les prochaines semaines.

Considérez-vous que cette question de la santé des professionnels de santé est un problème majeur pour se projeter sereinement dans l’avenir ? Quelles doivent être, selon vous, les  mesures les plus urgentes pour améliorer rapidement cette situation ? Avez-vous participé ou allez-vous participer à cette réflexion collective ?