En publiant la stratégie nationale de santé, le gouvernement fixe les grandes orientations de la politique de santé pour les 10 prochaines années. Si ce plan stratégique était attendu avec impatience par les sages-femmes et tous les professionnels de santé, il ne suscite pas l’engouement, qu’on aurait pu en attendre.
Les grandes orientations de Santé publique enfin dévoilées et connues de tous les professionnels
Depuis des années, les autorités publiques expliquent l’absolue nécessité de transformer notre système de santé notamment pour faire face aux évolutions démographiques de notre pays. Ce constat s’est renforcé encore avec la crise sanitaire, qui a mis en évidence les carences et les défaillances d’un système, que certains jugent « à bout de souffle ». Tous les professionnels de santé, des sages-femmes libérales aux médecins hospitaliers, reconnaissaient cette nécessité et faisaient part de leurs revendications spécifiques ou non. On connait ainsi les revendications portées par les maïeuticiennes depuis bien des années. Après le Ségur de la santé, organisée dans l’urgence de la crise du coronavirus, le gouvernement s’était donc engagé à une profonde transformation.
Bien que de nombreuses lois aient permis de faire évoluer tel ou tel aspect de la politique de santé (la reconnaissance du statut de la sage-femme ou encore la réforme des études en maïeutique en sont deux exemples), aucune réforme globale n’est en discussion. En revanche, le gouvernement a proposé à la consultation, au début du mois de septembre, la stratégie nationale de santé, qui doit définir les grandes priorités pour la décennie à venir.
Quelles conséquences pour les sages-femmes libérales et hospitalières ?
Véritable cadre de la politique nationale de santé en France pour les 10 prochaines années, cette stratégie Nationale de Santé (SNS) 2023 – 2033 définit les trois grands objectifs, qui devront inspirer chaque évolution e notre système :
- « Permettre à nos concitoyens de vivre plus longtemps en bonne santé, par la prévention, la promotion de la santé et l’accompagnement à tous les âges de la vie, … »
- « Répondre aux besoins de santé de chacun, sur tout le territoire, avec une offre sanitaire et médico-sociale adaptée … »
- « Rendre notre système de santé plus résilient et mieux préparé face aux défis écologiques et aux crises, … »
Généraux, ces objectifs sont détaillés dans le document officiel avec la définition des grandes orientations à suivre. En revanche, ils s’inscrivent dans les problématiques du moment (désertification médicale, manque de reconnaissance et perte d’attractivité de toutes les professions de santé, …). Bien que les sages-femmes libérales à l’instar de tous les soignants ne peuvent que se féliciter de ces ambitions louables, tous les soignants peuvent regretter l’absence de ce grand plan de transformation, qui devait permettre une adaptation de notre système de santé. Ainsi, après avoir constaté les difficultés de la démographie des sages-femmes notamment, le texte souligne que cela « contraint notre offre de maternités à évoluer et à s’adapter à cette contrainte ». Plus qu’une révolution, le texte préconise donc une adaptation à une situation complexe en invitant notamment les autorités locales,dont les Agences Régionales de Santé (ARS), à faire preuve de flexibilité.Ainsi en est-il de l’Agence Régionale de Santé d’Ile de France, qui a lancé un appel à candidature pour recruter des « Sages-femmes à temps partagé entre ville et établissement de santé (2023-2025) ». Moyennant indemnité compensatrice, la sage-femme libérale candidate devra donc travailler (de 60 à 70 % de son temps) dans un établissement de santé de la région.
Toujours est-il que de nombreux professionnels de santé regrettent le manque d’ambition, et l’absence de réel changement lié à cette stratégie nationale de santé.
Et vous, que pensez-vous de cette stratégie nationale de santé ? Estimez-vous que le rendez-vous promis avec les soignants est raté ? Estimez-vous que les objectifs poursuivis soient à la hauteur des attentes et des enjeux ?
