Négociation ou discussion, une année 2023 chargée pour les sages-femmes !

Depuis le début de l’année, les sages-femmes multiplient les négociations pour faire évoluer leur profession et adapter leur rôle et leurs missions aux enjeux de demain. Dans le même temps, elles doivent aussi répondre à la méconnaissance d’une grande partie de la population française. Et si l’un et l’autre étaient liés ?

Les sages-femmes sur tous les fronts pour préparer l’avenir de la profession

Comme tous les professionnels de santé, les sages-femmes libérales sont actuellement pleinement mobilisées pour négocier avec les autorités publiques afin de se projeter dans l’organisation du système de santé de demain. Qu’il s’agisse de réformer la formation des soignants (et le cursus pour devenir sage-femme a été transformé pour répondre notamment aux revendications de la profession) ou encore que ce soit pour revaloriser la rémunération des professionnels libéraux de santé (le ministre de la Santé et de la Prévention a demandé à la CPAM de négocier un « plan anti-inflation avec les soignants avant la fin de l’été »), les autorités publiques entendent bien adapter l’organisation de la Santé pour rendre le système plus efficace et plus efficient. La crise sanitaire du coronavirus a mis en lumière des carences et des problématiques, qu’il convient désormais de résoudre. Les sages-femmes libérales sont même plus concernées que certains autres professionnels, puisque la profession est en cours de négociation de son avenant 7. Dans la présentation de la 3ème séance des négociations, l’Union Nationale et Syndicale des Sages-femmes (UNSSF) laissait entendre que certaines revendications semblaient « acquises » (1.5 € de majoration MSF pour les C et V, indemnité forfaitaire de déplacement pour le suivi des grossesses pathologiques et post partum à domicile, alignement des IK sur celles des médecins) alors que d’autres étaient toujours en négociation (Valorisation du rôle de la sage-femme, prime pour les sages-femmes libérales pour les gardes en maternité, évolution de la lettre clé SF, …). Il faudra attendre la 4ème et ultime séance de négociation le 11 juillet prochain pour connaitre précisément le détail des avancées de cet avenant 7 à la convention nationale des sages-femmes.

La priorité des sages-femmes : faire reconnaître leurs compétences et leur rôle

Les sujets de négociation et de discussion ne manquent donc pas pour les sages-femmes libérales ou hospitalières, d’autant plus que la périnatalité et la santé des femmes font partie des priorités du ministère de la santé. Mais les sages-femmes ont un autre combat à mener, puisque les Français et surtout les Françaises méconnaissent encore trop leur rôle et leurs compétences. C’est ce que confirme une récente étude IPSOS réalisée pour le compte du laboratoire Organon, spécialiste en santé des femmes. Si près de 9 françaises sur 10 (86 %) connaissent le rôle de la sage-femme dans la préparation à l’accouchement, moins d’une sur deux sait que la maïeuticienne peut prescrire une contraception ou même effectuer la pose d’un contraceptif.   Il en va de même quand il s’agit de répondre aux questions ou problèmes, liés à la sexualité. 14 % des femmes seulement consultent une sage-femme libérale ou hospitalière, alors même que les femmes éprouvent de plus en plus de difficultés à obtenir un rendez-vous avec un gynécologue.

Non seulement cette méconnaissance des missions propres de la sage-femme peut être handicapant dans le parcours de soins des femmes, mais elle dessert aussi une mobilisation d’ampleur pour soutenir les revendications des sages-femmes. Et en la matière, une sage-femme libérale ne peut à elle-seule réussir à faire bouger les lignes. Des efforts de communication doivent être entrepris au niveau national en intégrant tous les professionnels de santé concernés. C’est un sujet peu évoqué, qui mériterait cependant que la profession et les autorités sanitaires s’en emparent …

Et vous, considérez-vous que la méconnaissance des Françaises représente un handicap pour les sages-femmes libérales ? Estimez-vous que la profession ait besoin d’un soutien populaire pour réussir à se faire entendre ?