Sage-femme et libérale, deux notions contradictoires ?

Si de plus en plus de sages-femmes font le choix du libéral, elles doivent aussi concilier leur vocation (accompagner leurs parturientes tout au long de leur vie) avec la réalité « économique » à savoir s’assurer que leur cabinet puisse perdurer dans le temps.

L’installation en tant que sage-femme libérale, un parcours semé d’embuches

On ne peut détailler, en un dossier, toutes les formalités s’imposant à la maïeuticienne décidant de s’installer en tant que sage-femme libérale. Bien qu’elle reste soignante avant tout, cette décision la propulse en tant qu’indépendante et véritable chef d’entreprise. Outre les différentes obligations, telles que :

  • Les tâches administratives (inscription auprès du conseil régional de l’ordre, de l’Assurance Maladie, de la caisse de retraite, …),
  • Les obligations légales (souscription d’une assurance responsabilité civile professionnelle, choix d’un cabinet répondant aux contraintes légales (même si une sage-femme libérale n’est pas contrainte de disposer d’un cabinet contrairement à d’autres professions de santé)
  • Le choix de son mode d’exercice (devenir sage-femme libérale peut s’envisager sous la forme d’une collaboration, ou d’une aventure isolée, en rejoignant d’autres maïeuticiennes ou en intégrant une maison de santé pluriprofessionnelle, …),

La maïeuticienne se lançant dans l’aventure du libéral devra également se projeter dans l’avenir et gérer son activité au quotidien. Trois aspects essentiels concourent à la réussite de cette aventure

  • Garantir qualité et continuité des soins à toutes ses parturientes,
  • Assurer que la gestion de son cabinet de sage-femme libérale lui permette de perdurer, en optimisant chacune de ces décisions,
  • Satisfaire à des exigences qui lui sont faites dans l’exercice quotidien de son activité en commençant par la confidentialité et la protection des données, que la sage-femme libérale recueille auprès de ses patientes.

Ce sont souvent ces deux derniers points, qui apparaissent négligés ou sous-évalués.

Optimiser la gestion de son cabinet, un impératif bien éloigné de l’univers du soin

La sage-femme libérale devra donc s’assurer de la « viabilité » économique de son projet, et les considérations sont alors bien éloignées de son activité quotidienne. En premier lieu, il faudra s’efforcer de mener à terme toutes les actions pour développer sa patientèle et se faire connaître. Cela devra également conduire à adopter les solutions pour être plus efficiente au quotidien, principalement dans la gestion administrative et financière de son activité. Le choix d’un logiciel pour sage-femme, l’organisation du suivi de la facturation et des remboursements, la gestion d’un emploi du temps à optimiser. En fonction de l’activité du cabinet, la sage-femme pourra également être amenée à envisager l’achat ou la location d’un véhicule professionnel, afin de lui permettre d’assurer ces déplacements. Les revenus du cabinet de sage-femme n’étant pas librement choisis par la professionnelle, cette optimisation de la gestion passe donc nécessairement par une rationalisation des dépenses et par une quête perpétuelle d’une plus grande efficience. Et ces traits caractéristiques de la « gestion d’entreprise » ne sont que trop peu abordés et enseignés au cours des études de maïeutique. A cette problématique de gestion, qui concerne la sage-femme libérale comme tous les autres soignants de ville, s’ajoute une dimension plus complexe encore et tout aussi essentielle à la bonne marche du cabinet : la gestion des données des patients.

Protéger les données de santé et s’assurer de leur confidentialité

Quels que soient les outils utilisés, la sage-femme libérale veillera toujours au strict respect de la confidentialité des données. Cette obligation lui impose de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les données de santé mais aussi les données individuelles de ses parturientes et d’en garantir l’intégrité. La sage-femme libérale devra en outre user des mêmes efforts pour ce qui concerne les échanges d’informations avec d’autres professionnels de santé et/ou avec sa patientèle.  La messagerie sécurise de santé s’impose donc comme incontournable, d’autant plus qu’elle et appelée à se développer depuis le lancement de Mon Espace Santé au 1er janvier dernier. Ce nouvel espace de santé sécurisé ouvre ainsi la possibilité pour les patients d’échanger avec leurs professionnels de santé. Concernant les obligations des sages-femmes libérales en matière de protection des données patient, l’ordre a édité un guide rappelant les enjeux et les bonnes pratiques.

Voilà donc au-delà de la création même du cabinet, ce que les sages-femmes nouvellement installées devront apprendre sans perdre de temps.

Et vous, estimez-vous que les sages-femmes soient assez formées à cette aventure du libéral ? Quelle est votre propre expérience ? Qu’a-t-il été le plus difficile à acquérir au moment de votre installation ?

1 commentaire sur « Sage-femme et libérale, deux notions contradictoires ? »

  1. Ackermann Magali | 20 février 2022 à 22 h 21 min |

    Bonjour je voudrais savoir quel études faut il pour devenir sage femme

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