2020 se termine, et force est de constater que cette année aura été particulièrement éprouvante et usante pour les professionnels de santé. Sages-femmes libérales ou hospitalières, kinés, médecins, infirmiers, …, tous ont dû faire face à une crise sanitaire inédite, et les premiers mois de 2021 s’annoncent également extrêmement compliqués.
L’année 2020, un bilan impossible pour les sages-femmes libérales
Alors que la fin d’année approche, la tradition des bilans de l’année écoulée est mise à mal en cette année si particulière. Il en est de même pour les sages-femmes libérales, dont l’année aura été marquée par l’épidémie de coronavirus, et celle-ci devrait continuer à bouleverser le quotidien de tous les professionnels de santé au cours de l’année à venir. Avec le confinement, décidé au printemps, le travail des sages-femmes libérales et hospitalières a été profondément bouleversé, avec des évolutions lentes au fil de l’évolution de l’épidémie.
Outre les soins et les conseils à prodiguer aux parturientes, les sages-femmes ont dû apprendre à mieux connaître ce coronavirus, afin de rassurer patients et familles. Il a également fallu apprendre, comme l’ensemble des professionnels de santé dits de ville, se familiariser avec les outils facilitant la consultation et l’échange à distance. Les journalistes de Cnews avaient réalisé une enquête sur l’essor imposé de cette télé-médecine, et une sage-femme de Paris, Eleonore Bleuzen, qui reconnaissait que cette épidémie avait changé toutes les habitudes du quotidien, et que ces échanges à distance devenaient de plus en plus importants.
«C’est plus de 50 % de mon activité pendant cette période Covid»
Le quotidien des sages-femmes, transformé durablement par cette année 2020 ?
Si les autorités publiques ont adopté les dispositifs pour faciliter cette consultation à distance, notamment en ce qui concerne sa prise en charge par l’assurance maladie, la question se pose de savoir si cette tendance est appelée à se prolonger au-delà de la situation de crise que nous vivons. Car le suivi de grossesse représente un enjeu essentiel, comme le rappelle le Collège National des Sages-Femmes (CNSF)
La première vague a permis de constater que notre rôle médico-psycho-social est un rôle essentiel
Et la consultation à distance n’est-elle pas un obstacle à cette prise en charge globale des parturientes ? La question est posée, et de nombreuses professionnelles nourrissent le débat au quotidien. Les échanges à distance sont-ils appelés à devenir une habitude pour l’activité des sages-femmes au quotidien ? Cette interrogation divise la profession, mais aussi les patientes. D’une manière générale, une récente enquête IPSOS souligne que 79 % des Français estiment que la téléconsultation devrait continuer à leur être proposée.
Pour les sages-femmes, il a surtout fallu s’adapter à l’application de ces gestes barrière, et le port du masque a été au centre de vives polémiques et de débats incessants. La publication datée du 30 septembre du Conseil national de l’ordre des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) recommande « le port du masque pendant l’accouchement pour protéger les soignants (…) » sans toutefois l’imposer, alors que d’autres recommandations, notamment celles émises par l’Organisation Mondiale de la Santé, le déconseillent. Le sujet a cristallisé, et cristallise toujours, les peurs des futures mamans, mais aussi de bon nombre de sages-femmes.
2021, une année pleine de promesses et d’espoir pour les sages-femmes ?
Toutes ces mesures exceptionnelles, prises pendant la crise du coronavirus, ont initié des débats, qui se poursuivront dans les prochains mois. Le mouvement, né des revendications anciennes des sages-femmes, #JeSuisMaltraitante, a ainsi été lancé, alors que d’autres initiatives avaient été prises pour dénoncer la situation catastrophique, dans laquelle se trouvaient les sages-femmes.
Ce sont donc tous ces dossiers qui vont occuper les premiers mois de l’année 2021, même si toutes et tous continueront avant tout à surveiller l’évolution de la situation sanitaire afin de s’adapter. Les sujets ne manquent pas et 2021 sera donc une année du changement ou tout du moins de transition.